A5 : Bonjour Présidente. Félicitations pour ton élection ! Peux-tu nous dire comme s’est passé le congrès ?
Zoé Martigny : A vrai dire c’était un très beau congrès, très riche aussi bien en termes de contenu que d’émotions. Et puis rappelons quand même que nous étions accueillis dans une des plus belles villes de France, aka Strasbourg (et ce n’est pas uniquement parce que je vis avec un Alsacien que je dis ça).
Nous étions 40 anciens cette année, un beau record, qui prouve une fois de plus que l’ARES a un vrai impact sur nous autres anciens associatifs et que l’A5 a donc un rôle central à jouer dans la transition post vie associative.
En quelques mots, l’ARES avait prévu un programme dense, mêlant conférence, formations, assemblée générale et moments de cohésion. De notre côté, l’A5, nous avons organisé une visite culturelle de Riquewihr, très joli village alsacien, lieu symbolique de la route des vins.
Monsieur Hugel, doyen du village, a accepté d’être notre guide, enrichissant ses explications architecturales d’anecdotes et de vieilles histoires de voisinage. La matinée s’est terminée sur une dégustation de vins provenant de la cave Hugel et d’un déjeuner purement alsacien. L’après-midi fut plus studieux avec l’Assemblée Générale de l’A5 qui a permis au nouveau bureau d’être élu, suivi de l’Assemblée Générale de l’ARES.
Les anciens accueillirent alors à bras ouverts le bureau démissionnaire, laissant place à une nouvelle génération de téméraires menée par Victoria Di Costanzo Gonzalez.
A5 : Parles-nous un peu de toi. Quel est ton parcours associatif ? Où travailles-tu maintenant ?
ZM : Je suis une personne très curieuse et c’est cette envie de connaissances et de nouvelles découvertes qui m’a poussé à bouger et à tester pas mal de choses.
J’ai commencé ma vie étudiante à Poitiers en 2010 avec une licence d’économie. Cela ne faisait que trois mois que j’avais mis les pieds à la fac quand je me suis retrouvée embarquée dans l’organisation de semaine du Téléthon montée par l’ASSECO (l’asso de la fac d’économie). Par la suite je fus élue UFR, élue CFVU, élue résidence CROUS puis présidente de l’ASSECO.
En janvier 2012, j’ai rencontré Brian Coder et Prod, puis la grand famille ARES le mois suivant. Quelle découverte ! Ma vision de l’engagement étudiant en a été métamorphosée. Cela va surement vous faire sourire mais ma vie n’a plus été la même à partir de ce jour.
L’aventure ARES commença : j’ai eu la chance d’être élue en octobre 2012 chargée de mission au sein du pôle Relations Internationales, et par la suite élue Vice-Présidente en charge des partenariats une première en 2013 puis une seconde fois en 2014. Octobre 2015 : clap de fin. L’aventure était-elle terminée ? Pas vraiment ! L’A5 m’attendait, bras grands ouverts. D’abord en tant que bras droit de Florian Valmy puis présidente de la structure.
Aujourd’hui, et depuis 2016, je travaille au Cercle des économistes, qui est un cercle de réflexion en économie dont la mission est d’organiser et de promouvoir le débat économique ouvert et accessible à tous. Je suis plus particulièrement responsable des intervenants, le Cercle organisant chaque année de nombreuses conférences dont Les Rencontres Economiques d’Aix-en-Provence.
Mon bureau est représentatif de notre réseau tant dans les générations représentées que les filières et les villes
A5 : Comment pourrais-tu résumer le projet que tu portes cette année pour l’A5 ? Peux-tu nous parler un peu des profils des membres du bureau que tu as recruté ?
ZM : Cette année nous souhaitons professionnaliser la structure et les moyens que nous mettons à disposition de nos membres, tout en renforçant notre réseau. Cela va d’abord passer par une meilleure communication et la mise à disposition de vraies ressources pour nos adhérents.
A vrai dire, j’ai une confiance aveugle dans l’ensemble des membres qui composent mon bureau. Ce qui les unit et qui fait leur force : leur amour pour la structure ARES et leur envie de faire changer les choses. Ils ont chacun des compétences, des diplômes et des centres d’intérêts différents mais ne manquent pas d’humour et de créativité. Autre point intéressant : mon bureau est représentatif de notre réseau tant dans les générations représentées que les filières et les villes (le maillage territorial reste un point essentiel du développement d’un réseau ne l’oublions pas).
Nous allons travailler avec le Pôle IP de l’ARES en mettant à disposition notre réseau
A5 : Comment envisages-tu les liens entre l’A5 et l’ARES pour cette année ?
ZM : Forts et interconnectés. Le réseau de l’A5 est une formidable ressource à mettre à disposition de l’ARES. L’A5 a été créée pour préserver l’ARES des dérives potentielles des anciens et cloisonner institutionnellement les relations entre les deux réseaux. Mais cette cloison doit rester poreuse si c’est dans l’intérêt de l’ARES notamment en termes d’expertises du monde professionnel.
Nous allons travailler avec le Pôle Insertion Professionnelle de l’ARES en mettant à disposition notre réseau, la diversité des profils qui le compose, mais également en leur fournissant des offres de stages ou d’emploi qui correspondent aux attentes des utilisateurs de la plateforme Ares-Avenir.
A5 : Quel est ton ressenti sur l’IP des étudiants en sciences sociales ? Penses-tu qu’elle est efficace ? Si non, as-tu des pistes pour l’améliorer ?
ZM : Chaque filière a ses propres problématiques mais je pense qu’il serait bien naïf de croire que l’insertion professionnelle des étudiants en sciences sociales est optimale. Les établissements sont dépassés et ne savent pas offrir à leurs étudiants de vraies carrières à la sortie contrairement aux grandes écoles. Cette incapacité de la part des organismes universitaires m’a très longtemps laissé perplexe et m’a laissé désemparée quand moi-même j’arrivais au terme de mes études.
Il y a un « gap » très important entre les attentes des étudiants et les réalités du marché du travail. Je reste convaincue que, outre ses compétences, ses savoirs faire et ses savoirs être, un jeune diplômé doit savoir exploiter son réseau.
Mais quel réseau a-t-on lorsque l’on a 22 ans et qu’un seul et unique stage figure sur son CV ? Le réseau des alumnis de sa fac ? (Si ce réseau existe concrètement et pas uniquement lors du sondage IP à 12 et 18 mois) Les amis de sa famille ? (Why not) Et pourquoi pas un réseau plus large, divers aussi bien en termes d’âges, de diplômes, de carrières que de localisations ? C’est ce que mon bureau et moi-même aspirons à créer et à proposer aux futurs jeunes diplômés.
L’expérience associative est donc une force et une vraie richesse selon moi.
A5 : Que t’as apporté ton expérience associative dans ta vie professionnelle ?
ZM : Tellement ! Si j’ai un Master en Management de Projets Internationaux ce n’est pas pour rien !
Mes expériences associatives m’ont permis d’enrichir mon CV, de me distinguer parmi d’autres candidats et m’ont donné une réelle expertise sur le monde étudiant (connaissance que certaines entreprises recherchent).
D’un autre côté, en 5 ans j’ai développé des savoir-faire tels que la rigueur, l’organisation, l’esprit d’équipe et l’esprit d’initiative qui sont désormais des compétences requises par tous les employeurs. L’expérience associative est donc une force et une vraie richesse selon moi.
A5 : L’ARES fête son dixième anniversaire l’année prochaine. Il paraît que tu envisages de fêter cela. Peux-tu nous en dire un peu plus ?
ZM : C’est un anniversaire symbolique et incontournable ! Notre belle structure, l’ARES, va fêter ses 10 ans. C’est l’occasion de réunir toutes les générations d’associatifs qui ont contribué à sa construction.
10 ans c’est un cap. L’ARES va atteindre une certaine maturité, avec des fondations solides.
L’idée pour janvier 2020 est de rassembler une centaine d’associatifs dans un cadre convivial, d’échanger pendant deux ou trois jours, revenir sur les moments clés qui ont marqué l’histoire de l’ARES et si possible de dessiner les grandes lignes pour les dix prochaines années.
Crédit photo ©️Angelo Lacancellera