« Un parcours associatif offre un vrai plus dans des métiers opérationnels » Interview de Florian Valmy

Régulièrement, retrouvez sur le site de l’A5 des interviews de membres de notre réseau qui partageront leur parcours, leur expérience et l’importance qu’a eu l’associatif dans leur transition avec le monde professionnel.  

A5 – Peux-tu te présenter ? Où habites tu et quel métier occupes-tu ?

Florian Valmy – Bonjour, je m’appelle Florian VALMY j’ai 33 ans et je suis expatrié à Paris depuis quelques années. Je travaille chez Accor pour la marque Ibis en tant que directeur adjoint d’hôtel.

A5 – Quelle a été ta formation universitaire et ton engagement associatif ?
FV – J’ai commencé des études de droit dans la plus belle faculté de France, celle d’Aix en Provence. Mon engagement étudiant au sein du BDE Droit et Économie et à la FAGE, m’a fait découvrir d’autres aspects du quotidien et j’ai bifurqué sur un Magistere en journalisme et communication. Mes mandats d’élus UFR, Universitaire et CROUS m’ont poussé vers l’économie et les institutions publiques en Master 1. Mais c’est en découvrant le monde du tourisme en travaillant en parallèle à mes études que j’ai fini par un master 2 en économie spécialisé dans ce domaine.

 

A5 – A quel point ton engagement a-t-il pu te préparer à l’entrée dans la vie active ? Est-ce de même pour tes études et ton parcours de formation ? Pour toi les études en sciences sociales forment-elles assez au monde du travail ?
FV – Mon engagement m’a fait me poser des questions sur mon orientation originelle car j’ai découvert la communication, le management d’équipe et de projets, la représentation, le lobbying… et tellement plus encore, et j’utilise cela encore aujourd’hui certes à des niveaux plus poussés mais toujours avec la même passion.
Mon parcours de formation s’est quand à lui, (j’ai eu cette grande chance grâce à mes parents) construit en adéquation à mon parcours associatif et de mes passions découvertes au fil des années.
Cependant mes engagements m’auront apporté plus de connaissances pratiques et monnayables au début de ma carrière que de nombreux cours qui m’ont donné des bases théoriques de pensées mais pas de savoir faire en action.
A5 – Selon ton analyse quelles sont les force et faiblesses du modèle universitaire ? Tu es doté d’une baguette magique, cite 3 choses que tu améliorerais dans les études supérieures 
FV – Si l’on s’arrête juste à la faculté hors instituts, c’est la question qui divise, car d’un côté on a l’idéal de ce que l’on a défendu lors de son engagement associatif étudiant; et de l’autre la perspective du professionnel que l’on devient.
La force du modèle universitaire français réside avant tout dans la diversité de formations qu’il propose et dans la mixité des profils étudiants qui sont rendus possibles par le coût relativement faible des études (comparé à nos voisins). Il est donné à de nombreux jeunes bacheliers d’accéder au marché du travail avec un minimum de savoir académique à la conditions de réussir ses études. Face à des écoles d’ingénieurs ou de commerce qui proposent des parcours cadrés et définis, les études universitaires permettent de se construire en tant que futur professionnel en touchant à différentes matières car l’on est moins dans « un moule ».
Les faiblesses résident à mon sens dans la trop grande théorie des cours dispensés par un corps professoral qui est déconnecté du monde professionnel (n’y ayant pour la plupart jamais travaillé). Cela entraîne des difficultés d’orientation réelles car les étudiants n’arrivent pas à se projeter dans un métier avant la fin de la licence, sauf s’ils font des stages ce qui n’est pas forcément le cas. Cette inadéquation se traduit par des professionnels très méfiants des jeunes diplômés qu’ils reçoivent en entretien, car pas convaincus d’avance de leur compétences. A l’inverse les jeunes diplômés pensent que le diplôme justifie leurs compétences personnelles et ne sont pas préparés à mettre au service de l’entreprise des savoirs faire et des savoirs être qui ont dû être acquis pendant le parcours mais aussi développés en parallèle (compétence gestion de projet ou d’équipe – intelligence émotionnelle…)
Les améliorations potentielles sont nombreuses et au risque de m’attirer les foudres de certains je citerais trois pistes:
– La sélection après une année de propédeutique permettrait d’avoir des cursus moins chargés et pourrait permettre une réorientation des étudiants qui n’auraient pas les compétences pour réussir un parcours universitaire, mais cela supposerait d’adapter une offre courte de formations diplômantes et professionnalisantes.
– A minima 3 mois de stage professionnel dès la première année de licence avec obligatoirement un semestre à l’étranger sur tout le parcours licence mais aussi des cours ou des séminaires dispensés par des professionnels du domaine.
– Accompagner systématiquement les étudiants en échec pour soutenir leur orientation et même une orientation plus poussée dès la seconde afin de mieux accompagner la réflexion autour du parcours professionnel car c’est dès ce moment là que commence à se jouer l’avenir
– Le petit bonus serait d’avoir des modes d’évaluation, en fonction du niveau, qui seraient plus en cohérence avec les modes d’évaluation des salariés en entreprise (moins de par coeur, plus d’examen basés sur la rapidité et la justesse des analyses par exemple)
A5 – Est-ce que le parcours extra scolaire prime sur le diplôme pour toi, dans un processus de recrutement ?
FV – Cela dépend du poste et des compétences que l’on y associe, mais pour des postes opérationnels c’est effectivement un très bon plus. Pour des postes d’encadrement et de management c’est un peu plus discutable car il y aussi des savoir êtres mais cela rentre quand même en compte. Je pense surtout que c’est un tout et que chaque profil est différent, un bon associatif ne sera pas forcément un bon professionnel de son domaine d’étude et inversement.
A5 – pour toi l’intérêt de l’A5 c’est ?
FV – C’est un réseau hétéroclite de personnes qui ont partagé des intérêts communs à une époque et qui garde cette passion pour la mettre au service de ce réseau et de ses membres présents et à venir.
A5 – Enfin pour finir, quel est ton meilleur souvenir associatif ?
FV – Ils sont très nombreux, comme mes soirées étudiantes un peu folles, mais le plus marquant est sans doutes mon mariage, ou sur mes cinq témoins quatre sont des amis rencontrés par le biais du BDE droit et économie d’Aix en Provence pendant mes années étudiantes, les souvenirs s’estompent mais les amitiés restent.

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